Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/342

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nous sommes des instruments que le son met d’accord et que le bruit désorganise.

Le son du tambour dissipe les pensées ; c’est par cela même que cet instrument est éminemment militaire.

Le son est au vent ce que la flamme est à la chaleur.

L’écho est le miroir du son et une image du bruit.

Le bruit qui vient d’un seul lieu fait paraître déserts ceux qui sont à l’entour. Quand il vient de plusieurs, il peuple jusqu’aux intervalles.

Sans l’accompagnement du chant de la cigale, le tremblottement de l’air, en été, au soleil et pendant la grande chaleur, est comme une danse sans musique.