Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/344

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Les odeurs sont comme les âmes des fleurs : elles peuvent être sensibles dans le pays même des ombres.

La tulipe est une fleur sans âme ; mais il semble que la rose et le lys en aient une.

Les fleurs portent leurs parfums comme les arbres portent leurs fruits.

Il faudrait qu’on ne recueillît rien de ce qui croît dans nos cimetières, et que leur herbe même eût une inutilité pieuse.

Les lieux meurent comme les hommes, quoiqu’ils paraissent subsister.

Les monuments sont les crampons qui unissent une génération à une autre. Conservez ce qu’ont vu vos pères.