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Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/350

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La multitude n’a pas besoin de tenir des lois et des conventions une puissance qu’elle tient de sa force. C’est la puissance qui ne vient que du consentement, qui a besoin d’être déclarée.

Il est nécessaire, dans le mécanisme politique, que la multitude oublie ses droits, et que le chef oublie sa faiblesse.

Dans les gouvernements qui obéissent à la supériorité du nombre, c’est une dignité de statique ou d’arithmétique, une prépondérance grossière ou de quantité, qui juge des choses humaines.

Quoi qu’on fasse, le pouvoir est un partout, nécessairement, inévitablement, indispensablement un, et homme. C’est bien la peine de se tant tourmenter, pour donner à cette unité une apparence multiple et trompeuse ! La souveraineté appartient à Dieu, et à Dieu seul. Il la pose, il la maintient, il la retire, il la suspend et la promène à son gré.