Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/359

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n’a pas pour se recueillir et régler ses sentiments et ses pensées, assez de calme, de loisir et de bonheur. Il est moins sage, non par sa faute, mais par celle de sa position. C’est à ce titre seul qu’on peut, jusqu’à ce que cette position soit changée, refuser l’administration des affaires publiques à celui qui n’a pas eu d’affaires personnelles à manier.

Combien d’épaules sans force ont demandé de lourds fardeaux ! Conforme-toi à ta nature ; elle veut que tu sois médiocre, sois médiocre ; cède aux plus sages, adopte leurs opinions, et ne trouble pas le monde, puisque tu ne saurais le gouverner.

La lie a beau faire, elle retombe au fond par sa propre grossièreté.

On supporte aisément une puissance qu’on espère exercer un jour.