Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/375

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Les mœurs publiques sont un chemin que les successeurs trouvent frayé dans la course de la vie. Où il n’y a pas de mœurs, il n’y a pas de chemin ; chacun alors est obligé de frayer le sien, et, au lieu d’arriver, il s’épuise à chercher la route.

L’erreur principale ou la principale faute de la morale, comme doctrine veillant sur les institutions et les habitudes de la société, consiste à laisser subsister comme innocent ce qui est funeste aux mœurs publiques.

Les mœurs poétiques conviennent à l’individu isolé, les mœurs patriarcales à la famille, les mœurs graves à l’homme public, et les mœurs saintes au prêtre, au vieillard, au malade et au chrétien. Les mœurs poétiques sont celles de l’âge d’or ; les mœurs patriarcales celles de la bible, les mœurs graves ou austères celles de l’histoire, les mœurs saintes ou religieuses celles des légendes. Si donc nous voulons connaître tout ce qui est