Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/384

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Ce n’est pas le désir des vrais biens qui déprave l’homme, mais le désir de ceux qui sont faux. Jamais un peuple ne s’est corrompu, pour avoir du blé, des fruits, un air pur, des eaux meilleures, des arts plus parfaits, des femmes plus belles ; mais pour avoir de l’or, des pierreries, des sujets, de la puissance, un faux renom et une injuste supériorité.

Une idée de paix, aussi bien que d’intelligence, se mêle à celle de l’étude, qui la fait respecter et presque envier comme une félicité par les hommes même grossiers.

Rien n’est beau, après les armes, que l’étude ou la piété.

Quand on vous dira qu’un peuple est savant, examinez toujours à quel point il connaît le beau dans les arts.