Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/386

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sphère de l’ordre accoutumé ; ils ont dépassé les bornes en-deçà desquelles leur nature est bonne ; ils deviennent méchants.

Les peuples qui ont perdu la vertu et le vrai savoir, ne peuvent plus les recouvrer. Personne, à l’exception des véritables sages, ne veut retourner en arrière, même pour reprendre le bon chemin.

Tout ce qui se corrompt fermente.

Il y a des destructions fatales. Notre sagesse en cherche le remède, et c’est un de nos devoirs.

Mais quand le remède est trouvé, il survient d’autres maux. Le ciel fait ce qu’il veut et ce qu’il faut.

Le même sang-froid qui nous fait dire : « l’état est vieux, et il doit périr », serait propre à nous faire dire aussi : « mon père est âgé, et il doit mourir. » c’est un sang-froid qui n’est pas permis.