Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/388

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que nous ferons bien, parce que nos pères ont bien fait.

Il y a, dans le naturel des hommes et des peuples, quelque chose de querelleur. Quand cet esprit de dispute et de contestation s’exerce sur des minuties, pourquoi gémir ? Ce sont là les siècles heureux. Le mal à craindre est celui qui attaque et qui dérange ce qu’il y a de fondamental dans l’ordre de la société.

En politique, il faut toujours laisser un os à ronger aux frondeurs.

Il semble que les peuples aiment les périls, et que lorsqu’ils en manquent, ils s’en créent.

Il s’exhale de tous les cris et de toutes les plaintes une vapeur ; de cette vapeur il se forme un nuage, et de ce nuage il sort des foudres et des tempêtes.

Les révolutions sont des temps où le pauvre