Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

menaient, pour ainsi dire, eux-mêmes par des raisonnements et des considérations légères.

Les anciens apprenaient au pied des autels de leurs dieux, en ne leur adressant que d’agréables et douces paroles, à être doux, ornés, polis dans leurs discours avec les hommes.

Ils faisaient cette prière à Vénus : « accordez-nous de ne rien dire que d’agréable et de ne rien faire qui ne plaise. » la politesse athénienne était supérieure à la nôtre. Elle avait presque le langage de la galanterie. Socrate, dans le banquet de Platon, disait à Alcibiade : « les yeux de l’esprit deviennent plus perçants, à l’âge où les yeux du corps s’affaiblissent, et vous êtes encore loin de cet âge. » quelle grâce dans la contradiction ! On demandait un jour à la fille d’Aristote, nommée Pythias, quelle couleur lui plaisait davantage. Elle fit réponse que c’était celle qui naissait de la pudeur sur le visage des hommes simples et sans malice.