Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/407

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envers les héros, des juges plus sévères.

On reprochait à Euripide d’avoir fait Ménélas méchant sans nécessité ; cette censure était honorable aux critiques ; ils regardaient comme une chose absurde la méchanceté gratuite.

Aux grecs, et surtout aux athéniens, le beau littéraire et civil ; aux romains, le beau moral et politique ; aux juifs, le beau religieux et domestique ; aux autres peuples, l’imitation de ces trois-là.

Les grecs aimaient la vérité, mais ils ne pouvaient se refuser au désir de la parer, et à l’occasion de l’embellir ; ils aimaient à la dire, même solide, avec des paroles flottantes.

Les athéniens et les grecs prenaient grandement garde à la beauté du naturel. La pénétration d’esprit, la douceur et le courage faisaient la perfection de l’homme, aux yeux de Socrate et de Platon : la douceur, qui