Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/425

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On a aujourd’hui non-seulement la cupidité, mais l’ambition du gain.

Le même esprit de révolution a dirigé les hommes dans la littérature, dans l’état et dans la religion. Les philosophes ont voulu substituer leurs livres à la bible, comme les jacobins leur autorité à celle du roi.

Chacun, dans ce siècle, a voulu se mêler de toutes choses, et la populace, partageant les ambitions de la philosophie, est venue faire avec les mains ce qu’il faut faire avec la tête.

Pendant que les uns mettaient en avant leurs abstractions, les autres se servaient de leurs outils. Tout était renversé, jusque-là que l’instrument du supplice des innocents se forgeait d’après les dessins et sous l’inspection de la chirurgie.

Le siècle est travaillé de la plus terrible des maladies de l’esprit, le dégoût des religions.