Page:Joubert - Pensées 1850 t1.djvu/456

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qu’effleurer comme elle. Ce qu’il y a de moins virginal entre nos sens, en effet, c’est le tact.

Aussi remarquez qu’une fille ne touche rien comme une femme, ni une femme chaste en son âme comme celle qui ne l’est pas.

On ne voit dans les jeunes gens que des étudiants ; moi j’y vois de jeunes hommes.

Soufflez sur eux une molle indulgence, et faites fleurir leurs passions ! Ils en recueilleront des fruits amers.

En élevant un enfant, songez à sa vieillesse.

Il n’est pas bon d’apprendre la morale aux enfants en badinant. S’il doit y avoir, dans la vie humaine, quelque chose d’immuable et d’indépendant de nos goûts, de nos fantaisies, de notre volonté, c’est le devoir. C’est là le terme qu’il ne faut jamais remuer, le rocher où l’on se sauve, et où le flux et le reflux de nos inclinations doit venir se briser, même dans les orages de la fortune et des passions.

Il nous importe d’accoutumer notre esprit à