Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/105

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Nos idées, comme nos peintures, se composent d’ombres et de clartés, d’obscurités et de lumières.

Il y a des pensées lumineuses par elles-mêmes ; il en est d’autres qui ne brillent que par le lieu qu’elles occupent : on ne saurait les déplacer, sans les éteindre.

Quelques écrivains se créent des nuits artificielles, pour donner un air de profondeur à leur superficie, et plus d’éclat à leurs faibles clartés.

La véritable profondeur vient des idées concentrées.

Soyez profond en termes clairs, et non pas en termes obscurs. Les choses difficiles deviendront à leur tour aisées ; mais il faut porter du charme dans ce qu’on approfondit, et