Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce qui arrache les larmes n’est pas louable.

Le vrai comique excite, non pas seulement de la gaîté, mais de la joie. C’est qu’il y a, dans le vrai comique, beaucoup de lumière et d’espace ; les caractères y sont montrés dans un jour vrai et tout entiers ; l’attention en fait le tour.

La comédie ne corrige que les travers et les manières, et souvent elle les corrige aux dépens des mœurs.

La comédie doit s’abstenir de montrer ce qui est odieux.

Les théâtres doivent divertir noblement, mais ils ne doivent que divertir. Vouloir en faire une école de morale, c’est corrompre à la fois la morale et l’art. Une morale héroïque et poétique peut y avoir son utilité sans doute ; mais la morale usuelle, quand on l’enseigne sur ces tréteaux, en contracte je ne sais quoi