Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/141

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La mémoire n’aime que ce qui est excellent.

Le je ne sais quoi, en littérature, se moule à chaque esprit, à chaque goût ; c’est comme un mets exquis, où se trouvent réunies toutes les sortes de saveurs, et qui se change, au goût de ceux qui s’en nourrissent, en l’aliment que chacun d’eux préfère.

Ce qui étonne, étonne une fois ; mais ce qui est admirable est de plus en plus admiré.

La perfection ne laisse rien à désirer dès le premier coup d’œil ; mais elle laisse toujours quelque beauté, quelque agrément, quelque mérite à découvrir.

Les livres qu’on se propose de relire dans l’âge mûr, sont assez semblables aux lieux où l’on voudrait vieillir.