Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/154

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il n’est rien de plus beau qu’un beau livre.

On ne trouve guère dans un livre que ce qu’on y met. Mais dans les beaux livres, l’esprit trouve une place où il peut mettre beaucoup de choses.

Il faut être capable du trop et n’en être jamais coupable ; car si le papier est patient, le lecteur ne l’est pas, et sa satiété est plus à craindre que son regret.

La prodigalité des paroles et des pensées décèle un esprit fou. Ce n’est pas l’abondance, mais l’excellence qui est richesse. L’économie en littérature annonce le grand écrivain.

Sans bon ordre et sans sobriété, point de sagesse ; sans sagesse, point de grandeur.

Gardez-vous de trop étendre ce qui est très-clair.

Ces explications inutiles, ces exposés trop continus n’offrent que l’uniforme blancheur