Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/179

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L’abbé Fleury est à Fénelon ce que Xénophon est à Platon, un demi-Fénelon, un Fénelon rustique.

Il n’y a, en Bourdaloue, ni précision parfaite, ni volubilité.

Tout est pratique dans les idées du judicieux Bourdaloue.

Il faut admirer, dans Fléchier, cette élégance où le sublime s’est caché ; cet éclat tempéré à dessein ; cette beauté qui s’est voilée ; cette hauteur qui se réduit au niveau du commun des hommes ; ces formes vastes, et qui occupent si peu d’espace ; ces phrases qui, dans leur brièveté, ont tant de sens ; ces pensées profondes, aussi limpides, aussi claires que ce qui est superficiel ; cet art enfin où la nature est tout entière. Mais on voudrait plus de franchise, un plus haut vol.