Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/211

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et ce filet a des couleurs ; mais il est tellement serré, qu’on ne peut rien voir au travers, lorsqu’une fois on est dedans.

On rencontre quelquefois chez M De Bonald de singulières conséquences. Il semble qu’on y tombe par un casse-cou, et l’esprit se sent quelque chose de démis.

Il n’y a souvent, dans ce qu’écrit M De Bonald, que l’attitude et l’insistance d’un homme qui affirme résolument. Il se trompe avec une force ! … c’est un gentillâtre de beaucoup d’esprit et de beaucoup de savoir, érigeant en doctrines ses premiers préjugés.

M De Beausset a retrouvé le fil perdu de la narration continue, ce fil ductile qui se plie et se replie en mille manières, sans se brouiller et sans se rompre. Une élégance simple, une facilité soignée, une modération vraie, rien de cherché, voilà ce qui est rare aujourd’hui, ou plutôt ce qu’on ne voit plus, et ce qui distingue éminemment cet écrivain. Dans