Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/291

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Dieu veuille qu’il reprenne sa matiere , et qu’il la repetrisse ! ll en ferait un bel ouvrage, et qui serait bien necessaire. Je fais des vuzux pour sa santé; car, s’il vit, il remanieru GCS grands sujets , et il ne les gatera plus.

M. Peyron qui est la ne me permet pas de ufétendre. Gardez-vous bien de ne pas °guérir tout a fait, et de venir plus tard que vous ne nous lc promettez. Nous vous at- tendons toujours avec désir et impatience. Rappelez-nous au souvenir de vos jeunes et aimables compagnons de solitude. Nous vous sommes entierement dévoués.

XXVI.

Villeneuve-sur-Yonne , ti mars 180i.

A madame de Beaumont, à Paris.

Je ne partage point vos craintes, car ee qui est beau ne peut manquer de plaire; et il y a dans cet ouvrage une Venus , céleste pour les uns , terrestre pour les autres , mais se faisant sentir a tous.

Ce livre-ci n’est point un livre comme un autre. Son prix ne depend point de sa matiere , qui sera cependant regardée par les uns comme son mérite , et par les autres comme son défaut. Il ne dépend pas meme de sa forme , objet plus important, et ou les bons . juges trouveront peut-étre it reprendre, mais ne trouveront rien a désirer. Pourquoi? Parce que , pour étre content, le gof1tn’a pas besoin de trouver la perfection. Il y a un charme, un talisman qui tient aux doigts de l’ouvrier. ll |’aura mis partout , parce qu’il a tout manié , et partout ou sera ee charme, cette empreinte , ce caractere, la sera aussi un plaisir dont l’esprit sera satisfait. Je voudrais aveir le temps de vous expliquer tout cela, et de vous le faire ·