Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/416

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ii 408 avez toujours exercé et vous exercerez toujours sur moi, tous les jours et a tous les moments , en dépit de vous et de moi-meme, un asccndant plus glorieux. Il y a trente ans et plusieurs mois que je vous aime : o -ce n’est la qu’une bagatelle; il y a trcnte ans et plusieurs mois que pour le talent dans tous ses détails, pour les grands traits de conduite et de caractere , j’ai pour vous, i sans interruption, un sentiment bien supérieur a l’amitié; ` un sentiment plus rare et plus élevé; un sentiment que peu d’ames peuvent inspirer et peu d’ames garder; un ` sentiment dont peu d’hommes sont dignes et peu de grands hommes méme capables; entin un sentiment unique, ce- lui d’une invariable et, pour tout dire franchement, d’uue incurable admiration. ' C’cst sur quoi , Monseigneur, j’ai voulu vous faire an- Q jourd’hui mon tres·sincere compliment. Agréez-le, je vous _ prie, avec votre équité accoutumée. Je suis tres—profondément, comme l’autre jour, Monsei- I gneur , de Votre Excellence , le tres-humble et tres-obéis— sant serviteur, Jounmrr. P. S. Agréez aussi, comme l’autre jour, la petite note ci-jointe, et pardonnez—moi les ratures, ce ditlorme tour- ment des yeux. On m’a interrompu 'plus d’une fois; je suis pressé par l’heure, et je me hate, je galoppe, je m‘em·· bourbe. Je pars demain. LXIII. Villeneuve-sur-Yonne , 10 décembre 1809. A M. Clauscl dc Cousscrgucs , d Paris. _ Je suis désolé que le grand-maitre soit toujours au corps législatif, et que vous ne soyez pas au conseil. Vous Digiiizeo by Gccgle