Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/426

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H 8 Ce que je vous dis des épaules qui se lévent et des té- tes qui se secouent, n’est pas d’hier : cela date de deux et de six mois; mais ce qui se passe aujourd’hui fera le- ver et secouer bien d'autres tétes et d’autres épaules. Bendu méme en est consterné , et l’abbé de Champeaux en est pale. Ah! monsieur le grand-maitre, oubliez M. de Rigny; oubliez MM. tels et tels, et souvenez-vous de vos odesl Cédez a vos propres inspirations , et consultez vo- tre bonté, votre équité, votre raison, votre génie et votre gloiré. C’est un grand mal, je ne cesserai jamais de le croire et d’en soupirer, que vous ayez voulu étre, en personne et presque seul, votre directeur des finances. C’est un parti et une espece de déchéance que ni Sully, ni Col- i bert, ni Rollin, ni M. Desmousseaux, ne vous anraient I jamais conseillés; mais d’autres hommes, d’autres noms, d`autres avis ont prévalu. Je ne veux pas réveiller ici des sujets de discussion et de querelle .... Mais du moins, si vous perdez, dans ces misérables détails , et en si mi- sérable compagnie, votre force, votre repos, votre atten- tion, votre patience, votre temps et votre gaieté, n’y per- dez pas votre bon cozur et vos entrailles , et, permettez que je le dise , votre honneur. Je tremble quand je songe avez quelle facilité votre successeur, quel qu’i| soit, car vous aurez un successeur, et vous l’aurez bientot peut—étre , améliorera le sort des hommes qui vous avaient été conliés, et leur fera trou- ` H ver son administration plus protectrice, plus prévoyante, ¤ plus soigneuse d’eux-mémes et plus bumaine que la votre. Vous quitterez l’Université; mais l`Université ne vous quittera pas. On y parlera longtemps de vous et de vo- tre trésorerie. Or, il ne faut mépriser ni les souvenirs ni Digiiizeo by Gccgle l