Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

427 ii do mcs parents, qui sont iniirmcs et agés. - Eh bienl ii entre a l’Ecole polytechnique; je faciliterai ton admis- ri sion. — Votre Majesté n’ignore pas qu’il faut , pour · u l’Ecole polytechnique , des études préparatoires , et je ¤ ne m’eu suis pas occupé. —-Qu’as—tu donc étudié? -- ¤ Le latin et le grec. —-Et as-tu fait de bonnes classes? ¤ -0ui, Sire, trés·bonnes.— Dans quel lycée? — J’ai ¤ suivi quelque temps le lycée impérial. -— C’est bon. » Et il se fait un silence pendant lequel le petit jeune homme s’avise d’improviser un distique latin a la louange de l’empereur qui, prenant son parti en habilc homme, se mit a dire en souriant : it C’est bon , c’est bon; je t’en- _a tends , je t’entends. » Et puis, étendant gravement la main: —- ii Va , tu seras content de moi. Prenez son 4 Dom. » Tout cela se passait sur le quai, un beau matin, eta la face du ciel et de la terre. L’empereur était a eheval. Bien n’avait été préparé ni prémédité de la part du petit gar- gon, qui est récllement un bon sujet, pieux etstudieux, a cc que l’on dit, et tres-hardi , comme vous voyez , mais tres-décidé, en méme temps, a n’étre ni soldat ni prétre. On pourrait lui donner une petite place de petit régent ou de maitre d’études. Le temps presse : il a dix-huit ans. Je sens bien que cela méme olfre difiicultés; mais l’ob—· · stacle cst levé par une singularité qui n’est pas commu- ne. L’empereur a étendu sa main sur lui, en l`assurant qu’il serait content, cum brachio cxtenso. Vous savez quelle était la puissance de cette formalité chez les Orien- taux , dont l’empereur aime lesmoeurs et les maniéres. C’est la jurer par le Styx, Enfin, depuis Saint-·Marcellin, il n’y a point eu d’hom- me aussi hardi et aussi heureux avec le plus redoutablc