Que cet abandon plein de grace annonce de la confiance , et non de l’indiB`erence; que cette negligence , acquise par l’heureuse satiéte de toutes les délicatesses et de toutes les elégances, soit une elegance de plus; que cet air de distraction vienne de l’oubli de soi-meme, par preoccupation des autres , et non de l’oubli des au- tres , par preoccupation de soi.
- Dans toutes ces condescendances, la condition est de rigueur.
Ce sont la des demi-defauts. Parlons des défauts veri- tables; vous n’en aurez jamais aucun.
Il y a des défauts tiers d’eux-memes: ceux-la tiennent de l’impude11ee, et on les hait. Il y a des défauts affectes et qu’on s’est donnes avec art : ceux-la tiennent du ri- dicule, et on en rit.
Il y a des defauts qui se blament : on les plaint; d’autres qui sont invincibles et qui se combattent sans cesse : on les respecte.
Il y en a qui demandent grace : on la leur fait; d’au- tres enfin qui s’ignorent , qui sont naifs et satisfaits : on leur sourit.
Il en est done que l’on accueille; il en est d’autres qu’on tolere; mais il n’en est point qu’on estime. Je disais bien : vous n’en aurez jamais aucun.
Mais il est des imperfections moins faciles a distinguer, et qu’il faut fuir avec soin.
Defiez-vous des mauvais plis dont les effets sont si funestes et l’origine si petite. On les contracte sans les craindre , sans le vouloir et sans les voir.
De jolis traits qui s’habituent a la grimace du dedain, deviennent des traits refrognes.
Les paroles desagreables ont une certaine amertume