Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/476

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468 gré, mais point du tout ennuyeuse. Cet homme peint faux, mais il est peintre. ll y a meme de la vérilé dans ses peinturas les plus fausses , parce que , s’il ne point pas les objets dont il parle , tels qu’ils sont , il les peint, du moins , tcls qu’il les voit , et cette sorte de vérité fait tou- jours quelque plaisir. Eniin , s’il est fou et archi-fou , il est homme d’esprit et bon homme, mais bon homme a un exces digne d’observation , et qui m’a beaucoup occupé. Voila une lettre bien ennuyeuse. C’est le sort de toutes _ lcs apologies, et vous m’avez mis dans la nécessité de faire la mienne. J’aurais été plus gai , plus leste et plus court, si, comme je l’espérais , je n’avais eu a vous entretenir que de cette excellente année de 4804, qui a joué dans ma vie un si beau role , et dont vous m’avez rendu le souve- - nir éternellement précieux. Croyez—le bien , et a jamais. LXXXVIII. Paris, so aoot 1821. ° A madame dc Vintimillc. Ie ne puis aujourd’hui vous parler d’aucune autre dou- leur que de la votre; j’y prends une part bien sincere , je vous assure , et par des motifs indépendants de votre propre affliction. J’·avais vu chez vous, une fois, ce modele touchant de la plus haute patience , cette image de la bonté , qui sc peignit si doucement dans ma mémoire , et qui n’en sor- tira jamais. Ie penserai toujours a madame de Laborde , ° _ quand je voudrai me faire une vive idée de l’inaltérable égalité d‘humeur et d’ame que pcuvent donner la raison et la vertu. . Digiiizod by Gccgle