Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/480

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XC].

Paris , 22 juil1et1822.

A madame de Vintimille.

Tattends M. Frisell , qu’on me dit de retour, pour avoir de vos nouvelles. Tapprendrai de lui , avec joie , que vous vous portez bien , que vous vous amusez , que vous animez tout par votre aimable esprit, par votre heu- reuse humeur , par votre parfaite raison , · par votre pre- sence riante , dans le lieu que vous habitez. Vous étiez plus jeune , il y a vingt ans , lorsque je marchais a vos cotés , et que vous donniez le bras a Chateaubriand , a pareil jour, a pareille heure, en parcourant certaine allee que je vois presque de mon lit, et ou , a mon tres—grand regret, je ne puis pas aller celebrer cet anniversaire; mais . vous n’étiez pas plus aimable. Votre presence et votre souvenir font egalement mes délices. Continuez a vous faire adorer, et aimez-moi toujours un peu. Les tubéreuses ne sont pas encore en fleur cette annee. J’avais pris toutes les precautions possibles pour eu avoir a mon reveil; mais on ¤’a pas pu en trouver. J’ai souscrit pour les premieres qui paraltront.

4 mms.

Ce M. Frisell ne me vient point. Il est apparemment a quelque club ou a la Bourse. Quelles vilaines occupations il se fait la! Puisque je ne puis pas meme savoir positivement ou vous etes, j’adresse ma lettre a Paris. Il ne sera pas dit que le jour de Sainte—Madeleine s’achevera sans une missive de moi a vous , puisque je ne vous ai point écrit la veille. J e ne vous parle ici que de mon souvenir; mais dans ce souvenir, que de chosesl ....