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DUPRE, *.


Dupré (Athanase), (1808-1869), né à Cerisiers (Yonne), mort à Rennes ; successivement professeur de Mathématiques, puis de Physique (1828-1847) au Collège Royal de cette ville ; enfin Professeur de Mathématiques appliquées à la Faculté des Sciences, dont il fut Doyen de 1866 à 1869.

Dupré doit être, à côté des Clausius, des Rankine, etc., mis au nombre des fondateurs de la théorie mécanique de la chaleur. Les dix dernières années de sa vie ont été remplies par ces recherches, et l’on peut voir, dans ses communications journalières aux Comptes-Rendus de l’Académie des Sciences pour cette époque, combien d’idées et de progrès lui sont dus. D’abord réunis en sept mémoires dans les Annales de Physique et de Chimie, ces travaux sont, plus tard, devenus la base de l’Exposition dogmatique qu’il a donnée de la théorie mécanique de la chaleur dans son ouvrage publié en 1868. Encore à l’heure présente il y a plus d’un point où ce livre n’a pas été dépassé ; et il reste, par la profondeur et l’originalité des vues, aussi bien que par la sûreté de la méthode, toujours fondée sur l’expérience, fécondée par la déduction mathématique, l’une des lectures indispensables à qui veut se pénétrer à fond de la théorie de la chaleur et rendre à chacun des grands esprits qui l’ont créée la part à laquelle il a droit.

On s’expliquerait avec peine comment l’Académie des Sciences, après avoir attribué la première place aux travaux de Dupré dans le concours qu’elle ouvrit en 1866 sur la théorie mécanique de la chaleur pour le Prix Bordin, ne les a pas sanctionnés par le prix même, mais par une mention très honorable accompagnée par la moitié du prix, si l’on ne se rendait compte qu’on était habitué alors, par de nombreux et éclatants exemples, à apprécier, dans une théorie physique, plus encore les beaux développements mathématiques qui s’y rattachaient, que le fond même des idées qui en formaient l’essence ; on ne pouvait pas savoir encore qu’un des heureux côtés de la théorie mécanique de la chaleur est de pouvoir se passer de calculs ardus. Quoi qu’il en soit.