Page:Joubin - Histoire de la Faculté des Sciences de Rennes.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 6 —

renseignements que vous aurez obtenus. )e désire que votre rapport soit assez précis pour motiver ma détermination.

Recevez, Monsieur le Recteur, etc.,

Le Pair de France, Ministre de l’Instruction publique.

Villemain.

Le Recteur, M. Dufilhol, en transmettant au Maire, M. Tétiot, la dépêche ministérielle, signa, avec M. Vatar, doyen de la Faculté de Droit, et M. Varin, doyen de la Faculté des Lettres, une longue lettre dans laquelle il fait ressortir les avantages divers que présente pour la ville et pour la région le projet de M. Villemain. Cette lettre n’est pas datée, mais elle doit être du milieu de Novembre 1839. En voici quelques extraits :

« La création de la nouvelle Faculté, réunie aux deux autres, en assure la perpétuité ; elle établit à Rennes le centre universitaire de l’Ouest, qualification tout à fait en harmonie avec les goûts et les antécédents historiques de notre ville. Elle appelle et retient un grand nombre de familles qui veulent donner une éducation complète à leurs enfants et par là, en même temps qu’elle favorise les intérêts matériels de la cité, elle contribue à la prospérité des Facultés déjà florissantes.

« Par les cours de physique, de chimie, de mécanique, confiés à d’habiles professeurs, elle popularise les procédés des arts et provoque les progrès de l’industrie. Ce fait est tellement exact que toutes les villes manufacturières, Rouen, Nantes, etc…, entretiennent de leurs deniers des cours qui nous seraient donnés aux dépens de l’État. Les avantages de l’établissement d’une Faculté des Sciences sont vivement sentis par les villes qui ont été déjà en mesure d’en faire l’expérience. Le Conseil municipal de Besançon, prévenu que le moment paraissait opportun, députe actuellement à Paris ses plus honorables membres pour solliciter une semblable institution. Plus heureux, Messieurs, nous voyons qu’elle vient pour ainsi dire, nous trouver..... Mais n’oublions pas qu’il existe des localités rivales toutes disposées à pro-