Quelques jours après l’arrivée de cette lettre, le Maire de Rennes en reçut une autre de Victor Cousin, en date du 7 avril 1840. On remarquera que cette lettre, dont l’original, signé de V. Cousin, est aux Archives municipales, commence par ces mots : Monsieur le Maire, et se termine par ceux-ci, Monsieur le Recteur. J’en extrais les passages les plus intéressants :
J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser le 25 mars au sujet de la création projetée d’une Faculté des Sciences à Rennes.
Tout mon intérêt, Monsieur le Maire, est acquis à ce projet dont je me suis empressé de reprendre l’examen, d’après les communications de M. Gaillard de Kerberlin. Mais j’ai dû prévenir cet honorable magistrat que rien ne pouvait être fait immédiatement sans l’adoption préalable des devis. Je transmets aujourd’hui même, à M. le Recteur, ces devis qui ont été délibérés en Conseil royal de l’Instruction publique. Je lui exprime en même temps, et je vous confirme, Monsieur le Maire, mon intention arrêtée de demander, dés à présent, un crédit législatif spécial qui permette de mettre la Faculté des Sciences en activité dès le commencement de l’année 1841……
Je ne puis que vous inviter, Monsieur le Maire, à insister auprès du Conseil municipal pour que ses délibérations à ce sujet aient un prompt et heureux résultat. Vous reconnaîtrez sans doute dans ces explications mon désir sincère de doter la Ville de Rennes de l’utile établissement qu’elle réclame.
Le Conseil municipal ne devra pas non plus perdre de vue, en s’occupant de l’établissement définitif des Facultés, que la Ville de Rennes est naturellement destinée à devenir un grand centre d’instruction pour les populations de l’Ouest. Il est à désirer, dans l’intérêt de ces projets, que rien ne soit épargné dans la distribution de l’édifice qu’elle a en vue d’élever, pour que les divers établissements auxquels il est destiné puissent recevoir dans le plus prochain avenir tous les développements