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Page:Joubin - Histoire de la Faculté des Sciences de Rennes.djvu/58

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Pour cette fois seulement, dans la solennité qui doit nous réunir chaque année, notre Faculté des Sciences n’a rien à dire de son passé ; elle ne peut parler encore que de son avenir ; mais c’est avec une entière confiance que dans cet avenir elle espère un succès. L’accueil si empressé que ses membres ont déjà reçu est un gage certain de la faveur que son enseignement doit rencontrer chez vous.

Les fonds généreusement votés par les représentants de la cité auront mis les professeurs à même de continuer, loin de Paris, des travaux qui, j’ose le dire, ne seront pas sans honneur pour la Faculté et, par conséquent, pour le pays qui l’adopte. Et je puis le déclarer. Messieurs, au nom de mes collègues et au mien, jamais notre zèle ne sera au-dessous des sacrifices que la Ville de Rennes s’est imposés ; et ce ne sont désormais que des obstacles matériels qui peuvent retarder l’ouverture de tous nos cours. Nous aurons ainsi, pour notre part, contribué à la prospérité de votre École de Médecine, que ses services, que son importance croissante rendront chaque jour plus chère au pays, et qui, nous l’espérons, pour notre avenir à nous-mêmes, changera bientôt son titre modeste pour prendre rang parmi les Facultés.

Si notre Faculté, Messieurs, a trouvé chez vous les éléments du succès qu’elle croit pouvoir se promettre, nous devons le dire hautement ses membres apportent avec eux des chances de succès telles que peu d’autres Facultés en pourraient présenter davantage. Le titre d’agrégé vient d’être créé en quelque sorte pour donner plus de garanties à la nouvelle Faculté qui vous était promise : c’est désormais le titre scientifique le plus élevé que puisse conférer l’Université aux hommes qui aspirent aux honneurs du professorat : aussi dois-je être fier de voir cette Faculté, à la tête de laquelle m’avait appelé la confiance du Ministre, complétée uniquement par des professeurs ayant conquis avec distinction le titre d’agrégé et l’ayant conquis dans des concours jugés d’avance si difficiles que le résultat seul a pu convaincre de leur possibilité les hommes les plus éminents de la science.

L’enseignement de la Faculté des Sciences doit être un enseignement tout à fait supérieur et destiné à former des licenciés ; cependant, nous l’espérons, chacun des professeurs saura trouver le moyen de concilier les obligations de son titre avec le désir que nous avons tous de popu-