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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

ment d’un coin à un autre ; continuellement il se lève, se couche et change de position de toutes les manières. Il dispose son lit avec ses pattes, le refoule avec son museau pour l’amonceler en tas sur lequel il semble se complaire à reposer sa poitrine ; puis tout à coup il se redresse et rejette tout loin de lui. S’il est enfermé dans une niche close, il ne reste pas un instant en repos et tourne incessamment d’un coin à un autre. S’il est en liberté, il semble à la recherche d’un objet perdu et fouille tous les coins et recoins de la chambre avec une violente ardeur qui ne se fixe nulle part. »

Le délire apparaît bientôt, accompagné d’hallucinations. Maintenant calme, il est bientôt après furieux, saute dans l’espace et mord un objet qu’il n’a que dans l’imagination.

Par intervalles, le chien fait entendre un cri sinistre, caractéristique, qui n’est ni l’aboiement, ni le hurlement. C’est le cri rabique. Son émission est entrecoupée. Elle est faite en deux temps, composés, l’un d’une note grave, l’autre d’une note aiguë, espèce de hurlement de cinq à six tons plus élevé que le commencement. Cette modification anormale de la voix est facile à reconnaître quand on l’a entendue seulement une fois. Elle glace d’épouvante tellement elle est étrange. L’affection qu’il portait à son maître va s’affaiblissant graduellement pour disparaître complètement à un moment donné. Il arrive quelquefois pourtant, et cela se voit surtout