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DE LA RAGE COMMUNIQUÉE CHEZ LE CHIEN

que le sens du goût ne se pervertisse pas avant la fin de la maladie. On voit alors les animaux déglutir soit de la terre, soit de la paille, soit leurs excréments etc. La soif est parfois diminuée ; parfois même l’eau inspire une véritable horreur au malade. De là, le nom d’hydrophobie que les Grecs ont donné à la maladie. Mais l’horreur de l’eau n’est pas un symptôme constant de la rage ; souvent, au contraire, les chiens enragés boivent avec avidité, et si la déglutition des liquides ne peut se faire, vu l’état de constriction qui existe à la gorge lorsque la maladie s’est déclarée dans toute sa violence, on peut voir le malade tourmenté par la soif, plonger vivement son museau dans l’eau, jusqu’à menace d’asphyxier. Une salive baveuse s’écoule parfois en grande abondance de la gueule entrouverte et vient pendre de chaque côté des lèvres inférieures, en avant des commissures ; mais cette salivation est un fait peu constant. Bien des enragés, au contraire, ont la bouche sèche. — La sensibilité est fortement émoussée chez le chien enragé ; c’est ainsi qu’on peut le piquer, le battre, sans qu’il manifeste aucun signe de douleur. — Des désirs vénériens exagérés apparaissent souvent de concert avec tous ces changements que nous venons de décrire dans l’état des animaux.

Quant à la plaie qui a servi de point d’absorption au virus rabique, on a exagéré en disant qu’elle était d’une cicatrisation difficile. Elle se conduit