aveugle ayant négligé de le gratifier des plus modestes rentes, l’artiste dut, pendant deux ans, renoncer à la peinture parce qu’il ne pouvait s’acheter ni brosses ni couleurs.
Le public et les critiques compétents, tout en regrettant un tantinet le fantoche qui excitait leur hilarité, triomphèrent avec éclat.
Malheureusement pour le public et les critiques compétents, ce vaincu était doué d’une volonté et d’une énergie auprès desquelles la colonne Vendôme aurait l’air d’un parfait glacé. Il n’y a qu’à regarder ces yeux de braise, cette barbe noire, cette bouche ferme, cette tête solide fichée sur un corps d’athlète pour comprendre la difficulté d’éliminer un pareil homme.
Avec quelques billets de cent francs, racolés de droite et de gauche, le gaillard en effet recommença la lutte et, cette fois, il décrocha la timbale.