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MAURICE MŒTERLINCK

à s’écorcher la peau — du moins sa rêverie septentrionale, d’une humaine et planante envolée, nous délivre-t-elle des cigales, des félibres, des oliviers, des farandoles, des brandades et autres scies méridionales dont M. Paul Arène nous assassine depuis trop longtemps — oh combien ! oh combien !

L’Intruse, les Aveugles, Péléas et Mélisande, Intérieur, ont été joués à Asnières, au Théâtre d’Art, aux Bouffes et à l’Œuvre, à la grande joie des délicats dont les oreilles ni la cervelle ne sont guère habituées à pareille fête. Inutile d’ajouter que ces œuvres d’art n’ont pas tenu l’affiche autant que Madame Sans-Gêne.

Mœterlinck s’inquiète médiocrement du reste des suffrages du public. Très absorbé par la métaphysique qui finira par le conquérir entièrement, il vit fort retiré à Gand l’hiver, à Oostacker l’été, étudiant Plotin, Carlisle, Emerson, Fischte, Ruys-Brœck l’Admirable, correspondant avec des amis de choix, tels que