Page:Jourdain - Les Décorés, 1895.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LES DÉCORÉS

je vous le jure, l’avantage ne reste pas aux gélatineux palefreniers qui donnent le la de l’élégance suprême à l’Europe attentive.

Oh ! évidemment, il est mal nippé, ce traînard de la bohème disparue ; mais regardez cette tête puissante, pensive et altière, dont l’expression dédaigneuse rappelle celle de Barbey d’Aurevilly, et, ma foi ! vous oublierez tailleur, chemisier, bottier, coiffeur et chapelier, et vous remercierez la nature de vous avoir laissé des mâles de cette trempe pour vous consoler des nombreux Aztèques qui, à Trouville, à Dieppe, et… ailleurs, se promènent sous des casquettes d’invalides.

Il a été riche Desboutin. Longtemps il a mené grand train ; palais à Florence, hôtel à Paris, chevaux, voitures, table toujours dressée, hospitalité fastueuse, bourse ouverte, amis, obligés, parasites, pique-assiettes. Par malheur, il y a des gens qui méprisent si profondément l’argent, qu’ils tentent l’impossible afin de le forcer à déguerpir. Vexé de cette façon inat-