Page:Jourde - Souvenirs d’un membre de la Commune.djvu/23

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On peut dire de Nouméa que c’est une ville sans commerce, sans industrie, sans débouchés d’aucune sorte. Les farines destinées à l’alimentation lui viennent d’Adélaïde ; les bœufs et les moutons sont achetés en Australie. Jusqu’à ce jour l’élève du bétail n’a donné que de décevantes promesses mais pas de résultats.

Les plantations de café, de maïs, de canne à sucre ne suffisent pas aux besoins de la colonie ; c’est du dehors que notre établissement doit recevoir les approvisionnements, et il n’a à donner en échange que les millions du budget que la mère patrie lui accorde.

Les mines, sans capitaux sérieux pour leur exploitation, n’ont encore servi qu’à enrichir quelques spéculateurs et à fournir le prétexte à la fondation de la Banque de la Nouvelle-Calédonie, patronnée avec une audace impudente par le Figaro.

Un écrivain que l’on ne soupçonnera certainement pas d’être un homme d’opposition systématique, M. Paul Merruau, écrivait dans la Revue des Deux Mondes, livraison du ier novembre 1871 : « La colonisation, œuvre lente dans toutes les possessions françaises où l’action du gouverne-