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ANNÉE 1888

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nom, car elle se confesse et communie. Je suis très contente, parce que tante Gabrielle va nous lire des passages des vrais Derniers Jours de Pompéi, c’est-à-dire de ceux que nous ne pouvons pas lire, car il y en a pour les enfants, ce sont ceux que j’ai lus à Montpellier. A présent, il faut que je cesse, parce que maman veut que je travaille à l’aiguille et que j’ai pris pour règle « l’obéissance avant tout ».

Dimanche 2 septembre.

J’aurais voulu faire ce journal qui doit raconter notre jour- née du 30 plus tôt, mais je n’ai pu le faire, parce qu’avant-hier je suis restée couchée ; ayant de la fièvre et qu’hier, j’étais encore fatiguée. Ce n’est donc qu’aujourd’hui que je puis prendre la plume pour dire que jeudi dernier, tante Blanche, tonton Albert d’Auriac, tante Gabrielle, tonton Albert, Fer- nande, Carle, Henriette et moi — (ainsi que Caroline) — som- mes partis à 6 heures devant prendre le bateau de 7 heures qui conduit au Fret, Comme nous ne devions pas descendre à l’hôtel, nous emportions nos provisions. Sans le faire exprès, en partant, nous nous sommes trouvés rangés deux par déux ; ces deux messieurs, les deux petits, Fernande et moi, les deux dames. A Brest, Henriette et moi avons suivi tonton Albert qui allait à la maison prendre du madère, puis nous nous sommes dirigés vers l’embarcadère, là, le Bas-Breton s’épou- monait en coups de sifflet aigus à vous faire vous boucher les oreilles, maïs je ne l’ai pas fait.

Il y avait pas mal de touristes. Ah ! mon Dieu, et maman qui m’avait dit de faire mes comptes ! il faut donc que je laisse mon journal, je continuerai plus tard.

Lundi 10 septembre.

© Ce que c’est de ne pas avoir raconté notre promenade à Mor-

gat dimanche ! Aujourd’hui, je l’ai bien moins bien en mémoire, et j’ai d’autres choses à dire de sorte qu’au lieu de l’avoir très en détail, je ne l’aurai que sommairement.