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l’intelligence des Écritures, et jamais, après une instruction, nous n’étions fatigués. Puis, j’étais là entre Andrée et Ga- brielle, j’avais fini par connaître plusieurs des enfants du caté- chisme et je me sentais tellement rapprochée d’eux que je les aimais beaucoup et m’intéressais à eux bien plus qu’avant. Entre l’exercice de 1 heure et celui de 5, Mile Élisabeth Sal- vagnac nous promenait — les 2 Laurié, Clémence Borius, Henriette et moi —. Le premier jour, Fernande était venue, nous étions allées à la jetée du port de commerce, de là à la gare au devant de Mgr Lamarche — dont nous avons reçu deux bénédictions — et de la gare à l’Oratoire où nous avons vu la mère Marie-Joseph. En allant à la jetée, Mademoiselle nous avait raconté que M. Salvagnac n’avait été confirmé qu’à 30 ans, parce que les évêques venaient très peu à l’endroit où il était et que le jour où il en était venu un, M. Salvagnac n’était pas fini de confesser puisqu’il fallait une journée entière à son confesseur pour confesser ; comme je demandais à Made- moiselle pourquoi alors on allait à ce confesseur-là, elle m’a répondu que c’était parce qu’on était obligé d’avoir un jour de congé pour se confesser. Sur la jetée et en revenant pour aller au petit jardin du port de commerce, en attendant l’ar- rivée du train, Mademoiselle nous a beaucoup parlé de Ste Thé- rèse, je le lui avais demandé.

Mercredi 19 juin 1880 1.

Le second jour de l’église, nous sommes allées goûter chez elle, de là chez les Carmélites, En route, elle nous avait parlé de je ne me rappelle plus quel confesseur qui, lorsqu’il voyait dans les jeunes gens qu’il confessait des dispositions à la sain- teté, leur donnait des pénitences visibles : entr’autres celle-ci : avec un habit neuf, porter des manches en lambeaux. On con- çoit que ses pénitents n’avaient pas envie de recommencer. Le même jour, elle nous avait lu l’histoire d’un petit Georges,

1. Le passage qui suit et complète ce récit a été ajouté par Marie en 1880.