Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la courge sont les seules plantes potagères qui y aient trouvé place. Le seul arbre qui ait mérité un nom particulier est le bambou, ce végétal si précieux pour l’économie rurale et domestique des Chinois. On ne s’étonnera pas de ne voir aucun signe simple pour le mûrier, l’arbre à papier, le thé, le vernis, et les autres végétaux dont les usages économiques ou industriels ne remontent qu’à la moyenne antiquité.

Résumons en peu de mots, les principaux traits du tableau que nous venons de parcourir ; et, partant de ce principe, que le vocabulaire d’un peuple peut être considéré, jusqu’à un certain point, comme le miroir de son génie, voyons quelle idée les Chinois nous donnent d’eux-mêmes dans les rudimens de leur écriture : presque point de religion, nulle idée morale, nulle observation des phénomènes célestes, nulle connaissance de la division du tems ; point de villes, de murailles, de temples. Aucune notion des rapports civils, des rangs, des états de la société ; à peine quelques vêtemens grossièrement façonnés ; presque aucune de ces parures que les peuples barbares recherchent avec tant d’ardeur ; un très petit nombre de meubles et d’ustensiles de bois et de terre ; quelques armes, telles que tous les Sauvages en possèdent, et qu’on peut les fabriquer sans le secours des métaux, car l’absence du nom des métaux est l’une des particularités les plus remarquables du tableau que nous traçons ; enfin, un très-petit nombre d’animaux les plus communs, de ceux ; sur lesquels l’homme doit naturellement jeter les yeux, en commençant à