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Page:Journal asiatique, série 1, tome 2.djvu/303

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que quelques petites productions qu’il eut la bonté de m’offrir lorsque je vins à Paris ; elles n’étaient pas propres à me donner une idée bien avantageuse de ses talens littéraires. Je fus un peu surpris de voir que l’homme chargé de professer publiquement l’arménien dans cette capitale, n’était pas seulement une personne peu familiarisée avec les belles-lettres, ce qui est assez facile à reconnaître par sa manière de s’exprimer, mais encore qu’il avait peu d’habitude des éléments de la langue qu’il était chargé d’enseigner. Je dois donc l’avouer ingénument, rien ne m’a plus étonné que d’apprendre que M. Cirbied avait publié une Grammaire Arménienne-Française. La chose me paraissait impossible ; je ne pouvais concevoir comment la même personne qui commettait tant de fautes d’orthographe ou de grammaire, avait pu exécuter un pareil travail. Pour justifier mon étonnement, il suffira de donner quelques exemples des nombreuses erreurs grammaticales qu’il a commises dans sa traduction arménienne de l’ouvrage intitulé : Notices sur l’État actuel de la Perse, en persan, en arménien et en français, par Myr Davoud-Zadour de Melik Schahnazar, et MM. Langlès et Chahan de Cirbied, Paris, 1818, un vol. in-18.

Voici quelques-unes des fautes graves que ce livre contient : page 35, le mot ունին oreille, est employé avec la terminaison du pluriel, ce qui ne peut se faire en arménien, on se sert alors d’un autre mot ականջք qui, de son côté, n’a pas de singulier. Il en est de même du mot ակն œil, et dont le pluriel est աչք. Comment donc M. Cirbied a-t-il pu écrire