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Avant de m’occuper de son ouvrage, je crois devoir dire quelques mots sur la position géographique de Khotan, nommé Khotian par les Chinois, et donner quelques extraits des auteurs asiatiques, relatifs à cette ville, de même qu’aux provinces de Kachghar et de Iarkand, qui se trouvent dans son voisinage, et auxquelles elle a toujours appartenu.

Khotan, ville célèbre dans l’Orient par son musc et par la beauté de ses habitans, est placé dans les anciennes cartes sous le 37° 18′ de latitude et 81° 18′ de longitude orientale de Paris. Cette position fautive est celle qui lui était assignée dans les cartes de l’empire chinois, levées en partie par les jésuites, et publiées par ordre de l’empereur Khang-hy, vers la fin de son règne (1722). Dans ces cartes toute la partie de l’Asie intérieure, qui se trouve à l’occident de Khamil ou Hami, n’est figurée que d’après les notions vagues recueillies chez les Kalmuks et les Mongols, et d’après quelques itinéraires apparemment défectueux ; de sorte qu’on n’y pouvait attacher que peu de confiance. Khian-lung, le petit-fils de Khang-hy, fit au milieu du siècle passé la conquête du royaume des Euleuts. Il envoya à plusieurs reprises les P.P. Félix d’Arocha, Espinha et Hallerstein dans ces contrées nouvellement soumises, pour y faire des observations astronomiques, et en lever une carte. Ils déterminèrent la position de quarante-trois endroits de la petite Boukharie, et trouvèrent que celle de Khotan ou d’Ilitchi était de 37° de latitude, et 35° 52′ à l’occident de Peking, ou 78° 15′ 30″ à l’orient de Paris.