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Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/102

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Contes et Bons Mots extraits d’un livre chinois in*

titulé SlAO Li.SlAO ;

Traduits par M* Stanislas JuuEif.

Un buveur.de profession ayant trouvé en songe une coupe d’excellent vin, se mit à le faire chauffer pour le savourer avec plus de délices. Mais au moment qu’il voulait s’abreuver de cette douce liqueur, il s’éveilla : « Insensé que* je suis, s’écria-t-il, pourquoi ne me contentais->je pas de le boire froid, d

Un homme voyant passer un marchand d’huttres, l’appela pour en acheter et lui dit : « Combien la li • vre ? » Le marchand, qui voulait— s’amuser à ses dépens, lui répondit : « Par tout pays les huîtres se mesurent, et ne se pèsent pas ? •— Il faut que vou6 ayez l’ouïe bien dur, lui répliqua l’acheteur, n’avez-vous pas entendu que je vous demandais combien le pied ? »

Un hôte fort avare craignait toujours de verser du vin à plein verre. Un convive prenant le sien se mit à le considérer attentivement, en disant : « Ce verre est trop profond, il faudrait en couper la moitié. » L’hôte tout étonné lui en ayant demandé la raison, il répondit : « Si la partie supérieure ne peut contenir du vin, a quoi sert-elle ? »