Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/22

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vante : « Adieu mon père, je vais entrer dans l’état de pénitent, je renonce donc à vous, à l’empire, à mon épouse et à mon fils chéri, j’ai des raisons suffisantes pour suivre ma vocation. Ne m’empêchez point de l’accomplir, c’est un devoir sacré pour moi. » Après ces paroles, il embrassa son père en versant des larmes, et le pria de lui pardonner, ne pouvant changer sa résolution. Plusieurs jeunes gens de sa famille ge décidèrent alors à lui procurer un cheval et à l’accompagner ouvertement, mais la vigilance de ses gardiens empêcha toujours l’exécution de ce projet. Enfin, Khourmousta tèngri (Indra), le même qui l’avait baptisé, lui amena un cheval sellé, sur lequel il échappa du palais et quitta sa résidence.

On apprit bientôt qu’il s’était rendu dans le royaume d’Oudipa, aux bords de la rivière Narasara. Il y vivait avec ses disciples, qui ne l’avaient jamais quitté. Son lit était un endroit pavé, et couvert de la sainte herbe de Goucha. Sa vie d’ermite commença le 8e jour du premier mois d’été de l’année Dongnan. Il se donna lui-même l’ordination sacerdotale, coupa ses cheveux, se revêtit de l’habit propre à son nouvel état. C’est alors qu’on fonda la place sainte du dépouillement de tout ornement.

Arda-chidhi changea son nom en celui de Goodam (c’est-à-dire gardien des saches). Pendant six ans il resta dans la solitude et en contemplation continuelle.

Quelques-uns de ses disciples, qui étaient ses proche parens, le servirent pendant ce tems. Sa nourriture était celle de tous les ermites indiens, il ne vécut que