Page:Journal asiatique, série 1, tome 4.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
(260)

des événemens qui ne nous touchent guère ; puis il se trouve que ces événemens sont liés à des gestions du plus haut intérêt. Comme tout se tient dans les affaires humaines, il n’y a pas, en histoire, de vérités indifférentes, ni de faits qu’il ne soit prudent d’éclaircir. L’esprit de système s’empara de ceux-ci, et des assertions émises, avec une sorte de mystère, ou accompagnées de certaines réticences en apparence bénévoles, ont laissé bien des personnes en doute si la théocratie lamaïque, au lieu d’avoir été formée des débris des sectes chrétiennes établies dans l’Asie orientale, ne serait pas au contraire, le modèle antique et primitif d’après lequel auraient été calquées les. institutions du même genre, qui ont pris naissance en différentes parties de l’ancien monde. Cette nouvelle supposition n’était pas très-naturelle ; mais elle reportait une origine de plus dans ces montagnes du Tibet, les plus hautes du globe, et d’où l’imagination des savans s’est plu à faire descendre les premiers hommes avec leurs idiomes, leurs arts et leurs croyances. Elle semblait propre à expliquer des conformités surprenantes, et à débrouiller des traditions confuses. D’ailleurs quand une hypothèse cadre avec de certaines idées très-répandues, on n’a pas assez fait en montrant qu’elle est peu conforme à la vraisemblance, et il est plus sûr d’établir définitivement qu’elle est contraire à la vérité. J’ai donc cru qu’il ne serait pas inutile d’opposer à celle-ci quelques preuves positives ; qu’il pouvait être bon de mettre un terme a toutes ces petites ruses du siècle dernier, à ces vains artifices d’une