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le brahmane cherche à répondre aux questions du roi. « C’est Dévi, lui dit-il, qui répand le trouble en ton âme ; c’est Mahamaya, la mère des illusions, dont ce monde créé est incessamment le jouet. » Telle est la suite d’idées qui conduit le poète à raconter l’apparition de la déesse et sa victoire sur les Asours.

Burnouf fils.
Sur l’Histoire Ottomane du prince Cantemir.

Il y a peu de livres qui aient joui d’une réputation moins méritée, et qui l’aient conservé plus long-tems que l’histoire ottomane du prince Cantemir. Elle, a toujours tenu le premier rang parmi les ouvrages qui ont usurpé jusqu’à présent en Europe le nom d’histoire ottomane, et elle a fait jusqu’ici autorité en tout ce qui concerne les événemens historiques, les mœurs et la langue des Turcs. Ce n’est pas seulement en Russie, où l’auteur a écrit, qu’il a passé jusqu’ici pour un oracle, mais aussi en Allemagne, en France, et même en Angleterre, où malgré les doutes bien fondés, élevés par Gibbon[1], Sir William Jones l’a

  1. The author is guilty of strange blunders in oriental history : but he was conversant with the language the annals and the institutions of the Turcs. Cantemir draws his materials from the synopsis of Larissa, dedicated in the year 1696 to sultan Mustafa.

    Gibbon’s History of the decline and fall of the roman Empire. VI, note 41.