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Page:Journal asiatique, série 10, tome 18.djvu/509

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UN

TRAITÉ MANICHÉEN RETROUVÉ EN CHINE,

TRADUIT ET ANNOTÉ
PAR
MM. ÉD. CHAVANNES ET P. PELLIOT.
Séparateur


Depuis quelques années, la découverte de sources orientales jusque-là inconnues a permis de reprendre sur des bases nouvelles l’étude du manichéisme. Les extraits du Livre des Scholies, de Théodore bar Khôni, publiés en 1898 par M. Pognon, ont été commentés en 1908 dans un travail excellent de M. Cumont, La cosmogonie manichéenne d’après Théodore bar Khoni. En même temps s’élaboraient peu à peu les riches matériaux recueillis dans la région de Tourfan, au Turkestan chinois. M. F. W. K. Müller ouvrait brillamment la voie en 1904 avec ses Handschriften-Reste in Estrangelo-Schrift aus Turfan ; il s’agissait de fragments manichéens en pehlvi et, pour une ou deux pièces, en sogdien. Des fragments turcs ont suivi, moins importants. Puis, en 1909, un texte considérable du manichéisme turc, le Khuastuanift ou Manuel de confession des auditeurs manichéens, était publié par M. Radlov ; une nouvelle traduction allemande et une traduction anglaise de ce même texte, dues à M. von Le Coq, ont paru en 1911[1]. La Chine enfin apportait sa contribution. Dans les grottes de Touen-houang,

  1. Le lecteur verra sans peine tout ce que nous devons aux travaux de MM. Cumont, Müller, Radlov, von Le Coq ; les efforts de ces devanciers ont beaucoup facilité et guidé notre tâche. Notre ami M. Robert Gauthiot nous a fourni en outre quelques notes très ingénieuses sur des mots iraniens transcrits en chinois ; on les trouvera entre crochets, et suivies des initiales R. G.