Page:Journal asiatique, série 10, tome 18.djvu/87

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que par analogie qu’on peut songer à les doter d’un accent ou d’un esprit. Pour ce dernier, nous avons adopté uniformément l’esprit doux, sauf le cas où un mot aurait déjà son esprit de par l’usage de la καθομιλουμένη.

Quant à l’accent, nous aurions voulu user d’un signe qui ne fût ni l’aigu, ni le grave, ni le circonflexe, et qui indiquât clairement la seule chose qui nous intéresse, l’élévation tonique de la voix dans les mots turcs empruntés. Pour nous conformer cependant à l’usage, nous avons eu recours aux accents ordinaires choisis d’après les règles générales de quantité et de position ; préférant pour la grande majorité des cas douteux l’accent aigu, et n’usant de la περιστομένη que par analogie, ou lorsqu’il nous a semblé distinguer dans la prononciation locale quelque chose de plus grave ou de plus guttural.

Avec certains auteurs (Legrand, Pernot) nous avons préféré écrire μασούρι, μασούλι, etc., avec l’accent aigu, malgré les raisons qui, par ailleurs, exigeraient l’accent circonflexe : nous faisons comme si la terminaison primitive ιον existait, auquel cas la syllabe longue ou est proprement antépénultième. On rencontrera aussi του écrit tantôt τοὺ, tantôt τοῦ : c’est que la première forme n’est autre que l’article neutre τὸ, nominatif et accusatif sous sa forme dialectale ; son nominatif masculin dialectal est οὑ, pour (cf. infra). Avec les auteurs susdits, nous représentons par un iota le son i, qui remplace si souvent le son classique ou vulgaire ε, parfois ου : ἔχʼτι, pour ἔχετε ; τὶς γυναῖκις, pour τὲς γυναῖκες (litt. τὰς) ; εἴδια (εἶδα)τὶς ἄνθρουπις, pour tous ἀνθρώπους.

Nous indiquons le genre des mots turcs grécisés quand il peut être douteux. Un mot est généralement neutre quand il se termine par ι, , ιὸ, ειὸ (toutes formes dialectales pour ιον, ίον, εῖον) ; de même, quand le nominatif d’un terme est ου non accentué, c’est signe qu’il est du genre neutre : μηνιάτʼκου « salaire d’un mois », pour μηνιάτικον.