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Page:Journal asiatique, série 10, tome 19.djvu/203

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COMPTES RENDUS.

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D. R. Wielenga. Schets van een Soembaneesche spraakkunst (naar ’t dialect van Kambera) [Publication de la Société des Arts et des Sciences de Batavia]. — Batavia, Landsdrukkerij, 1909 ; in-8o, 336 pages.

La grammaire soumbanaise de M. Wielenga est une contribution de plus à la connaissance des langues de l’Archipel Indien et un bon exemple du zèle continu avec lequel on s’applique partout, principalement en Hollande, à en étudier chaque jour un idiome nouveau. Le moment n’est peut-être pas éloigné où la masse des documents recueillis permettra enfin d’écrire la grammaire comparée des langues indonésiennes attendue depuis si longtemps.

L’ouvrage comprend : 1o une esquisse de la grammaire du dialecte de Kambera, l’un de ceux qui sont parlés dans l’île de Soumba[1] ; 2o une série de contes avec texte et traduction, dont plusieurs rappellent étonnamment certains contes chams ; 3o des chansons chantées avec accompagnement de djoengga (juṅga), sorte de guitare à deux cordes ; 4o des énigmes fort curieuses ; 5o un vocabulaire soumbanais, dialecte de Kambera, de plus de 4,000 mots, comparé avec les dialectes voisins ou de même famille et qui est de beaucoup la partie la plus importante du livre.

Le petit exposé grammatical (p. 5-63), aussi bref que clair, montre que le soumbanais, plus compliqué que le malais sans l’être autant que le javanais ou le tagalog, offre beaucoup plus de points de contact avec le makassar et le bugi qu’avec le javanais. Outre les indications désirables sur la prononciation des consonnes et des voyelles dans le dialecte choisi, l’auteur note au passage les différences qu’il présente à ce point de vue avec les autres dialectes de File. Après avoir examiné le substantif (formation, genre et nombre), l’article — car le soumbanais en possède un pour le singulier, na, et un pour le pluriel, da, — M. Wielenga s’occupe des degrés de comparaison, des noms de nombre, des numérales, d’expressions très variées pour dénombrer les objets qui vont par quatre,

  1. Soemba, Tjendana [= skr. candana « santal »] ou Sandelhout-Eiland des Hollandais ; l’île du Bois de Santal dans l’océan Indien au sud des Flores, entre 119° 3′ et 120° 50′ de long. E et 9° 15′ et 10° 20′ de lat. S.