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Page:Journal asiatique, série 10, tome 19.djvu/83

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LE
SAUNDARANANDA KĀVYA D’AÇVAGHOṢA,

PAR
M. A. BASTON.
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Un court traité de polémique la Vajrasūcī, le Buddhacarita et quelques récits du Sūtrālaṃkāra incorporés au Divyāvadāna étaient hier encore les seules œuvres d’Açvaghoṣa qui nous fussent parvenues sous leur forme originale sanscrite. Deux découvertes toutes récentes viennent enrichir notablement cette liste et grandir encore l’image que nous nous faisions du célèbre docteur bouddhiste. Haraprasād Çāstrī éditait, il y a une année à peine, dans la Bibliotheca Indica, un poème d’Açvaghoṣa en 18 chants, le Saundarananda Kāvya[1]. Quelques mois après M. Lüders, en dépouillant les manuscrits rapportés par la mission allemande de Tourfan, y découvrait des fragments de plusieurs drames bouddhiques, dont l’un au moins, le Çāriputraprakaraṇa[2] est dû à Açvaghoṣa.

C’est en 1905 qu’Haraprasād Çāstrī signalait pour la première fois l’existence au Népal d’un manuscrit du XIIe siècle contenant le Saundarananda Kāvya. Il en faisait l’objet d’une communication plus étendue en 1909 dans le Journ. and Proc. of Roy. Asiat. Soc. of Bengal (t. V, p. 165-166) où il donnait une très brève analyse de l’ouvrage. L’édition du poème était irréalisable avec le seul secours du manuscrit ancien à demi effacé et rongé des vers. La découverte d’un manuscrit du XVIIIe siècle, quoiqu’il soit criblé de fautes, permettait de tenter

  1. Saundaranandaṃ Kāvyaṃ by Arya Bhadanta Aśva Ghoṣa, edited by Mahāmahopādhyāya Haraprasāda Shāstrī. Calcutta, 1910.
  2. H. Lüders, Das Çāriputraprakaraṇa, ein Drama des Açvaghoṣa (Sitzungsberichte der Kön. preuss. Acad. der Wissensch., 1911. XVII, p. 388 et suiv.).