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Page:Journal asiatique, série 10, tome 5.djvu/256

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MARS-AVRIL 1905.

entre les mains. Enfin, après la publication du texte de Michel, il me déclara à plusieurs reprises qu’il croyait inutile d’éditer celui de Maribas. M. Carrière avait raison.

Quiconque a examiné rapidement le texte publié ici-même[1] par M. Macler a pu juger de l’étroite parenté des deux documents. Mais l’introduction que l’éditeur nous a donnée n’a pas éclairci l’origine de la prétendue chronique de Maribas. Un examen très attentif de ce texte, comparé avec celui de Michel le Syrien, m’a permis d’arriver à une conclusion que je crois pouvoir, sans témérité, proposer comme définitive. C’est celle-ci : La prétendue chronique de Maribas le Chaldéen[2] est une compilation récente et maladroite, uniquement composée d’extraits de la version caršouni de la Chronique de Michel le Syrien, tirés du ms. même qui est aujourd’hui au British Museum (Orient. 4402)[3]. L’attribution de ces extraits à un certain Maribas est purement fantaisiste.

Un fait qui frappe tout d’abord, c’est qu’il n’y a aucun passage de la Chronique qui n’ait son paral-

  1. Journ. as., mai-juin 1903, p. 491 et suiv.
  2. L’expression de ܟܠܕܝܐ « chaldéen » était déjà faite pour inspirer des doutes ; dans son sens antique, le mot ne pouvait désigner qu’un très ancien auteur païen originaire de la Chaldée ; dans son sens moderne, il est adopté par les nestoriens convertis au catholicisme pour se distinguer des autres confessions chrétiennes qui se servent de la liturgie syriaque (jacobites, maronites, syriens, nestoriens), et son usage ne remonte pas au delà du xvie siècle.
  3. Voir une description sommaire de ce ms. dans le Journ. as., nov.-déc. 1896, p. 523 et suiv.