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Page:Journal asiatique, série 10, tome 5.djvu/272

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MARS-AVRIL 1905.

comparatif de ces langues qui sera bientôt imprimé, et nous autoriser à nous en servir[1].

I

Il serait prématuré de tirer aucune conclusion concernant la philologie indochinoise avant que l’enquête linguistique de l’Ecole française d’Extrême-Orient, à laquelle nous taisions allusion tout à l’heure, soit close. C’est le cas de répéter ce que disait naguère le Dr Kern pour les langues malayo-polynésiennes : « Le temps de les classer généalogiquement, ou, ce qui revient au même, de déterminer de façon exacte le degré de parenté naturelle qui existe entre elles n’est pas encore venu[2]. » Néanmoins, les matériaux que nous possédons déjà[3] permettent de poser nettement le problème en le circonscrivant.

On a longtemps cru que les dialectes des peuplades demi-sauvages qui végètent encore dans l’Indochine se multipliaient à l’infini et différaient totalement entre eux. D’ores et déjà, il semble possible d’affirmer que ces dialectes sont moins nombreux

  1. C. Otto Blagden, Comparative Vocabulary of Aboriginal dialects. — Cet excellent et consciencieux travail, répertoire aussi complet que possible des vocabulaires recueillis dans la péninsule malaise, rendra les plus grands services aux études de philologie indochinoise. Tous les mots indigènes ont été groupés autour d’un mot-souche anglais qui porte un numéro. C’est ce numéro, précédé du sigle Bl. et de l’initiale du mot-souche anglais, que nous donnons dans nos références en vue des comparaisons.
  2. De Fidjitaal, p. 2.
  3. Voir à la fin une Bibliographie détaillée.